Mercredi. Aujourd'hui j'avais décidé de sécher. En même temps, sécher seulement une journée, ça ne représentait rien et en plus, j'étais vraiment bien trop fatiguée. J'avais décidé ça seulement hier soir quand je m'étais pris la cuite de ma vie. Croyez-moi, avant, ça n'avait été rien. J'avais vomi comme jamais avant et je ne sais pas ce que j'aurais fait si Thalia et Lucy ne m'avaient pas secouru. Je ne serais certainement pas d'aussi bonne humeur alors que les cours étaient déjà finis et qu'un de mes amis avaient du m'inventer une excuse béton. Je souris à cette idée. Il faudrait que je remercie celui qui avait fait en sorte que je puisse continuer à dormir tranquillement après avoir passé toute la nuit à me vider dans les toilettes.

Enfin bref. Il était déjà une heure de l'après midi et je m'étirais puis fonçais dans la douche. Je laissais l'eau bien chaude dégourdir tous mes muscles puis je me séchais, me lavais les dents et allais choisir mes vêtements du jour. Je pris une grande tunique ample blanche et mis juste un short noir qu'on apercevait à peine en dessous. J'enfilais ensuite des converses basses et je retournais dans la salle de bain me maquiller les yeux.

Je retournais ensuite m'allonger sur mon lit, pris une cigarette et l'allumais tranquillement. Je pris ensuite un livre sur ma table de nuit en repoussant tout le reste. J'allais attendre que Caro' revienne. Il fallait que je sois au calme car j'avais l'impression que ma tête allait exploser. Horrible ! Je me plongeais dans mon roman. Un thriller de Sherlock Holmes. J'adorais ces enquêtes. Elles étaient tellement intéressantes ... Je ne lisais presque plus que ça. J'aimais bien aussi tous les autres livres mais c'était de loin mes préférés. Je souriais tout en suivant le raisonnement de notre cher détective alors que Watson devait être aussi étonné que moi. Je rigolais à cette idée alors qu'on frappait soudain à ma porte. Le bruit sourd m'arracha une grimace et je me redressais.

Portant ma main à mon cou où étais toujours accroché un pendentif que m'avait offert mon ancienne amie Tamina. Je souris intérieurement en repensant à notre enfance, me levait et allais ouvrir. J'appuyais lentement sur la poignée puis ouvrit la porte en grand en essayant de ne pas trop la faire grincer. Quand je vis enfin la personne un peu importune, je ne pus retenir un sourire et mon étonnement. Je fronçais les sourcils et déclarais enfin :

-Salut ! Contente de te revoir.

Elle me rendit mon sourire mais du voir mes yeux aussi ronds que des boules de billard. Aussitôt, elle fit la moue et me demanda avec sa politesse habituelle qui risquait de m'énerver mais je n'en fis rien paraître.

Bonjour, je ne t’importe point ??

Je rigolais doucement alors que soudain, un immense sourire passa sur son visage alors qu'elle plaquais sa main sur son poignet. Je suivis son geste des yeux et remarquais le bijou qui lui faisait office de bracelet. C'était le même collier que moi que je lui avais offert. Je lui souris en retour et lui fis signe d'entrer puis refermais la porte derrière moi. J'observais vite ma chambre du regard et grimaçais en voyant le bazar qui avait élu domicile ici depuis un an. Je m'assis tranquillement sur mon lit, le dos bien droit, attitude que j'avais gardée de mon éducation. Je lui fis signe de prendre ses aises et entrepris de répondre à sa question qui me semblait un peu bête vu que je savais qu'elle avait vu mon collier.

Si bien sûr ! Ca me fait réellement plaisir de te revoir. Je ne savais pas que tu étais inscrite ici ! Mais qu'est-ce que tu deviens ?

Je dis tout ça avec un ton tellement badin que c'était à en pleurer de rire mais allez savoir, j'avais l'impression d'être soudain projetée dans le passé et toutes nos après midis passées à jouer ensemble ou à parler de choses et d'autres. J'avais le coeur léger et je me sentais bien en sa présence. Je n'avais même pas besoin d'une de ces cigarettes. Comme si elle faisait revenir mon "moi" d'avant. Celle que j'étais avant que mon père ne meurt et qu'elle, elle me délaisse pour faire du mannequinat. Chose que je trouvais d'ailleurs très surfaite car tous ces "mannequins" finissaient maigres comme des clous et n'étaient pas bien dans leur peau. Bien sûr, moi aussi j'étais mince mais ce n'était pas maladif. J'avais beau engloutir des tonnes de nourriture et pas forcément saine, je ne grossissais pas. Le destin faisait parfois bien les choses ... Je lui souris encore et allais prendre deux canettes de sodas dans le mini frigo. Je ne doutais pas qu'elle n'apprécierais pas la bière. Je la détaillais ensuite. Toujours aussi belle, serre-tête argenté dans ses cheveux bruns, mini jupe noire avec ballerines et collants assortis et un haut blanc et rouge. Très classe ! Mais un peu trop fille sage pour moi ...