Une rencontre des plus singulières # Théodora

▌Messages : 192 ▌Date d'inscription : 03/06/2010

Chapitre premier de l'histoire d'amitié entre Théodora Forst &' Kimberley Stevenson .
Lieu ; les couloirs du pensionnat Wild School
Date : 21 septembre 1975 aux alentours de 22h1o

Première journée au pensionnat , harassante . Entre des élèves complètement « stone » , des professeurs à bout de nerfs et un cours de sport des plus physique , j’étais dans un état de fatigue incomparable ! Une bonne douche me ferait le plus grand bien , j’en étais intimement persuadé . Etant seul dans ma chambre pour l’instant , je pouvais m’étaler comme bon me le semblait et ne pas ranger avant vendredi au soir , jours de la vérification des chambres . Je fermais la porte à clef et me déshabillai , pendant que l’eau chauffait dans la douche . Je rentrai dans la cabine et fermai les yeux , en voie à la détente grâce à la chaleur . Je me mis même à chantonner un air d’une de mes compositions . Mais soudain , je m’arrêtai net , m’apercevant que la lumière clignotait . Puis , le noir complet ! Je sortais dans la douche en manquant de tomber et enfilait comme l’obscurité me le permettait , une serviette autour de ma taille . Du shampoing dans les cheveux , je décidai d’aller voir dans le couloir ce qui se passait . J’ouvris la porte , non sans difficultés et pénétrait dans le couloir , étonnamment vide . A l’instant où la lumière fût de nouveau son apparition , je percutai une silhouette frêle et manquait de perdre ma serviette . Le visage rougissant , je tenais la serviette d’une main et tendit l’autre à la charmante demoiselle , afin de l’aider à se relever .

Excuse moi … Hum , Kimberley et toi ?

**Théo;** just a little rebellious princess ...

La rentrée. J'aimais bien ça des fois, je l'avoue. Et puis j'allais retrouver mon Mike et ça c'était vraiment plus que cool. Je ne l'avais pas vu depuis le mois de Juillet tout ça parce que ma mère m'avait emmenée de force aux Etats-Unis, pays de riches et de violence. Je ne m'y était pas plu autant le dire. Ca n'avait rien à voir avec le charme de mon Londres natale. Rien du tout ! Ce n'était pas aussi chic et je n'y connaissais personne, n'y avais aucun repère et aucun bon bar à squater. Bref, ce n'était pas le bonheur et j'étais donc contente de retourner à Wild School, où on pouvait au moins s'amuser et s'envoyer en l'air quand on le voulait (désolée de l'expression chère mère si tu lis ça.). Aussitôt arrivée, je fonçais dans ma chambre, dis bonjour à ma Jumelle Carolines et fonçais en cours pour arriver avant comme d'habitude et rester avec mon Mike. Je passais la journée avec lui.

Ma journée se passa donc très bien et la soirée arriva vite. Je remontais à mon étage et entrais en fonçant dans ma chambre où je pris une bière et entreprit de me chercher une tenue pour sortir car, et oui !, je sortais déjà, promesse que m'avait fait mon amoureux. Bien sûr, il y aurait aussi tous nos amis mais peu importe. J'optais pour une petite robe noire, enfilais mes converses et hurlais à Caro' de me rejoindre au bar à côté du lycée si elle voulait. Je sortis en coup de vent comme d'habitude, cigarette au bec. J'étais toujours à fond dans tout ce que je faisais et je fonçais partout comme une fusée. Soudain, toutes les lumières s'éteignirent. Je ne bougeais pourtant pas d'un pouce alors que quelqu'un me heurtait de plein fouet. Je tombais à la renverse, les quatre fers en l'air et j'eus le temps de me remettre en tailleur alors que la lumière se rallumait et que je découvrais mon agresseur. Jeune homme en serviette, rouge tomate, savon dans les cheveux. Je lui souris alors qu'il me tendait la main pour me lever. Je la pris et me remis debout.

Excuse moi … Hum , Kimberley et toi ?

Je riais aux éclats de cette malheureuse rencontre et hochais la tête avec un port de reine. Je lui souris en me relevant et époussetais un peu de shampoing sur ma robe. Je lui serrais la main qu'il me tendait toujours et lui collais un bisou sur la joue, ma façon à moi de dire bonjour. Je décidais d'enfin me présenter mais je l'entraînais tout d'abord vers un coin plutôt qu'en plein milieu du couloir où tout le monde pourrait le voir. C'est qu'il était quand même presque nu ! La première fille qui passerait lui sauterait dessus à tous les coups et pour l'instant, je voulais parler avec lui alors ...

-Théodora Forst. Enchantée de te connaître et ne t'en fais pas, ce n'est rien. Je me retrouve souvent par terre le soir. Tu es nouveau ?

J'éclatais encore une fois de rire et le regardais avec un sourire malicieux aux lèvres, attendant sa réponse.

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« Théodora Forst. Enchantée de te connaître et ne t'en fais pas, ce n'est rien. Je me retrouve souvent par terre le soir. Tu es nouveau ? » . Elle riait depuis que la lumière était revenue . Etais – je si rouge que cela ? Ou était – ce le fait que je sois à moitié nu et couvert de mousse de savon ? Elle nous emmena à l’écart , sûrement pour discuter . Sa façon plutôt franche de me dire « bonjour » , soit de me faire un bisous sur une des mes joues , me surpris mais je trouvai cela bien , d’être naturel . Beaucoup de gens ici n’étaient pas naturels et se prenaient la tête à faire comme les traditions l’imposaient . Certes , il fallait montrer notre bonne éducation au Monde entier , mais cette éducation passait par la suppression de la tendresse et de la douceur . La lumière me permit de regarder la jeune fille de plus près . Blonde avec de très beaux yeux , elle paraissait plus vieille que moi mais cela ne me gênait pas . Il ne fallait pas s’arrêter au physique et à l’âge , c’était un fait que je trouvai ridicule . Je regardait la jeune fille dans les yeux et répondit :

Oui , je suis nouveau . Je rentre en seconde au pensionnat …

Il est vrai que je faisais plus vieux que mon âge . On me donnait souvent dix – huit ans alors que je venais seulement d’en avoir seize . Théodora semblait un peu plus vieille que moi et paraissait connaître les lieux à la perfection . Mais pour ne pas rester dans le doute , je lui demandait alors :

Quant à toi , je suppose que tu n’est pas nouvelle ?

A en juger la façon dont elle semblait connaître les lieux , pour nous avoir amener ici , il me paraissait évident qu’elle n’était pas nouvelle . Je me grattai furtivement les cheveux , en attente de sa réponse , et m’aperçut que mes joues étaient toujours aussi rougies pas la gêne . En même temps , j’étais à moitié nu devant une fille donc , il y avait de quoi se sentir mal à l’aise . Imaginez si quelqu’un débarquait et nous voyait là , dans un recoin de l’établissement , avec moi à moitié nu ? La belle galère que cela pouvait créer ! Je regardai subitement Théodora dans les yeux pendant qu’elle était en train de me parler .

**Théo;** just a little rebellious princess ...

Oui , je suis nouveau . Je rentre en seconde au pensionnat …

J'éclatais encore de rire alors qu'il se grattait les cheveux, toujours aussi gêné. Je le détaillais. Je lui aurais donné plus de 16 ans moi ... Grand, brun, plutôt musclé. Il était très mignon avec ses beaux yeux noisettes. Je lui souris alors qu'il regardait autour de lui. Il n'avait vraiment pas l'air à l'aise et cela me donna encore plus envie de rire mais je me retins par politesse. Comme quoi certaines choses de mon éducation étaient restées !

Quand à toi , je suppose que tu n’est pas nouvelle ?

Je souris et fis oui de la tête pour répondre à sa question. Il était très doué en devinettes dis-donc ! Il me plaisait bien ce petit ! Enfin ce grand parce que je n'avais qu'un an d'écart et il me dépassait d'une bonne tête. J'aimais bien les gars grands on avait plus l'impression qu'il pouvait nous protéger de cette manière. Il plongea soudain ses yeux dans les miens comme si il voulait sonder mon esprit. Etrangement, cela me rappela mon père. Ce dernier me manquait. Quand il faisait ça, c'était pour savoir si j'avais fait une bêtise mais il ne me grondais jamais et dès qu'il était à la maison, il s'occupait de moi, nous allions nous promener ensemble. Contrairement à ma mère, je n'avais jamais douté de son amour et sa mort m'avait profondément touché. J'en pleurais encore en cachette des fois. Je sentais d'ailleurs les larmes me monter aux yeux. Je détournais la tête bien vite, séchais mon début de larmes puis lui sourit avant de répondre gentiment comme si rien ne s'était passé :

-Non en effet, je suis en première et je suis là depuis l'année dernière. Tu verras, on s'amuse bien ici. Mais viens par là que je te trouve des vêtements !

En effet, avec mes amis, nous avions des cachettes de vêtements un peu partout sur les trois étages au cas où nous ne passions pas la nuit dans notre chambre et pour que personne ne le sache où même si il nous arrivait une noise. Je lui pris la main naturellement et l'emmenais vers un recoin. Je me mis à croupie et commençais à tâtonner dans un recoin sombre, cachette de mon frère de coeur Edward. Je finis par tomber sur tout un amas de vêtements. Je le sortis discrètement, pris un jean, une chemise et un caleçon que je fourrais dans les bras de Kimberley. Je lui fis un petit signe de tête vers la remise pour lui dire d'aller se changer.

J'attendis au moins cinq bonnes minutes. Allez savoir pourquoi mais Monsieur devait être lent à se changer ... Il ressortit enfin et j'avoue que la tenue lui allait assez bien. Je lui souris et passais ma main dans ses cheveux, les ébouriffant au passage. Je m'assis ensuite par terre, adossée au mur. J'avais l'habitude de faire du "camping improvisé" dans les couloirs et j'adorais ça ... Je sortis une cigarette, l'allumais puis en proposais une à mon nouvel ami.

-Ca te va bien ces vêtements tu sais. Tu peux les garder !

Je rigolais, attendant un merci. Et peut-être plus allez savoir. Je ne savais comment engager la conversation avec ce jeune homme alors que d'habitude, ce n'était pas un problème. Peut-être était-ce du au fait que cinq minutes plus tôt, il était presque nu ? Allez savoir ...

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Elle était passée du rire aux larmes , sans raisons apparentes . Elle avait tournée la tête pour le masquer mais je l’avais perçu et sa douleur était si vive dans son regard , qu’elle m’avait atteinte . Quelques secondes à peine après , Théodora m’expliqua qu’elle était en première , qu’elle avait débarqué un an plus tôt et qu’ici , on s’avait s’amuser . Sa dernière phrase m’interpella : «

Mais viens par là que je te trouve des vêtements ! » . J’arquait un sourcil , perplexe ; comment allait – elle me trouver des fringues en plein milieu d’un couloir ? Je ris légèrement lorsque je la vis se mettre à quatre pattes et tâtonner ici et là le sol . Théodora se releva et me fourra les vêtements dans les bras . J’allai dans une réserve afin de me changer et j’admet y avoir passer au moins cinq bonnes minutes si ce n’est huit ou neuf ! Lorsque je ressortis je vis une main ébouriffé mes cheveux . Mes cheveux , c’était tout un art et je leurs vouai un culte immense ! Puis nous nous assîmes à même le sol et elle me proposa une cigarette , que je pris volontiers . Nous fumions tout les deux dans le couloir du troisième étage . Puis , elle se mit de nouveau à rire après m’avoir dit : « Ca te va bien ces vêtements tu sais. Tu peux les garder ! » . Je me mis de nouveau à rougir et murmurait :

Merci …

J’extirpa une nouvelle bouffée de ma cigarette alors qu’un silence religieux régnait entre nous deux . C’en était même angoissant ! Il fallait que je trouve un sujet de discussion où alors cette rencontre allait tourner court . Mais j’étais gêné , de par le fait qu’elle m’ai vu à moitié nu , seulement couvert d’une serviette de bain .

Mais dis – moi … J’ai la forte impression qu’ici ce n’est pas vraiment l’endroit que l’on décrit à nos vieux … Si je ne me trompe pas , c’est un peu mai 68 ? ‘Fin sexe , picole , tabac , musique et tout le gratin ?

Je ne pense pas qu’ils étaient des hippies non plus . Ce pensionnat m’était apparu comme un repère à jeune libertins et libres . C’était un peu le paradis parce qu’il n’y avait aucunes règles pour nous contraindre . Mais je ne voulais pas être obligé de rentrer dans ce moule là , dans celui où les jeunes font la fête et s’envoie en l’air . Je ne voulais pas me contenter de cela , je voulais être des deux clans , de ceux qui s’amusent mais aussi de ceux qui travaillent , quitte à me faire des ennemies !

**Théo;** just a little rebellious princess ...

Merci …

Il continua d'engloutir sa cigarette alors que je faisais passer la fumée par mes narines avec nonchalance. J'aimais toujours paraître décontractée et j'y arrivais bien souvent même si j'étais tendue et ne savais que dire comme maintenant. Le silence ne m'avait jamais gêné et dans toute ma vie, je n'avais jamais ressenti le besoin de le combler. J'attendis donc que ça se passe en sachant très bien que peu de gens étaient comme moi et cherchaient toujours à vouloir faire la conversation pour éviter des silences gênants.

Mais dis – moi … J’ai la forte impression qu’ici ce n’est pas vraiment l’endroit que l’on décrit à nos vieux … Si je ne me trompe pas , c’est un peu mai 68 ? ‘Fin sexe , picole , tabac , musique et tout le gratin ?

Il ne faisait apparemment pas exception à la règle et vu ses questions, j'éclatais de rire. En effet, il n'avait pas tort. Nos parents s'imaginaient nous envoyer dans le saint des saint où le corps enseignant nous remettrais en place mais ce n'était pas tout à fait le cas. En fait, nos profs étaient dépassés et se joignaient même parfois à nous, le directeur n'était jamais présent et nous fuyait comme la peste et nous pouvions faire ce que nous voulions. Certains faisaient le mur, certains faisaient des nuits blanches (comme moi) ou se couchaient comme les poules après une bonne soirée de révisions (ceux-là, je ne les fréquentais pas). Il y avait tout le temps au moins une fête d'organisée à un des étages où il fallait connaître du monde pour s'y incruster mais ça n'avait jamais été un problème pour moi. Ces fêtes tournaient souvent à la partouze générale et je finissais de plus en plus souvent dans un lit inconnu mais la moitié du temps, heureusement, j'étais avec Mike car nous allions aux fêtes ensemble et restions collés l'un à l'autre. J'entendais d'ailleurs une fête à l'étage en dessous, celui des premières, mon étage. J'observais Kim' qui attendait toujours ma réponse et lui sourit avant de lui répondre, toujours très franche :

-En effet, tu entends ce boucan ? C'est une de mes amies qui fait une fête en dessous. C'est là que j'allais d'ailleurs. Alors je trouve ça génial mais dis-moi, tu aimes faire la fête ou pas ?

C'est vrai que cette question me turlupinait et tournait en rond dans ma tête. Si c'était un de ces enfants sages, je ne risquais pas de le revoir pourtant il m'avait l'air d'être un type chouette ! Et le seul fait qu'il fume montrait qu'il n'était pas totalement un ange et un enfant à papa. Cela me faisait plaisir, je le reconnais. Je lui souris encore plus largement alors que j'allumais une autre cigarette après avoir écrasé la mienne dans un cendrier posé à côté de la porte. C'était moi qui l'y avais mis bien sûr mais seulement car je n'arrêtais pas de fumer et que je ne pouvais écraser mes mégots n'importe où.